Vernissage de l'exposition “Tonnuwetchi d'or et de lumière” par Aymeri Bai

Ce peintre béninois revisite en peinture la figure de la pietà en y associant des symboles issus des traditions africaines.

En continu du 9 au 15 octobre

L'AFRIQUE ENTRE MYTHES STÉRÉOTYPES ET MODERNITÉ

Démarche artistique

Ton Nu Hwetchi signifie littéralement en langue « fon » du Bénin "Sors, afin de contraindre le soleil à s'éclipser». L’artiste adresse par cette série une ôde à sortir de sa zone de confort pour accéder au meilleur de soi et s'épanouir.

Selon la légende du Fâ, chaque être humain dispose d’un double animal qui l’accompagne dans l’accomplissement de son destin.Une sorte d'animal totem Nié et méprisé ce dernier restera caché dans les ténèbres de l’Homme, deviendra tristesse rage et frustration, se drapera de vengeance et le détruira lentement.

Accepté et chéri, il se révélera tendre et bienveillant, offrant à son maître d'irradier tant de bonheur qu'à le voir le soleil pâlira de jalousie.

L’artiste: EMERY BAÏ

Diplômé de l’école des Beaux Arts du Bénin, Emery BaÏ se passionne aussi pour la mode, il étudiera le fashion design à Bordeaux avant de poursuivre sa recherche plastique aux Beaux Arts de Montpellier sa ville d'adoption.

Artiste pluridisciplinaire, il cherche dans son travail l'impression de vie, l'émotion. Sa pratique artistique se veut l'expression d'un métissage culturel hymne à la diversité et à l'ouverture. explore des sujets qui l'interpellent en usant de divers médiums pour parvenir à un visuel idyllique et onirique oscillant entre humour et drame afin de confronter le spectateur aux tensions contradictoires, aux illusions et au fossé entre une vision idéale et l’état réel des choses. Il s’inspire de maîtres de la peinture tels que Gustave Courbet, Alexandre Cabanel, Gustave klimt... ainsi que d' artistes contemporains tels que Francois rousseau, Pierre et Gilles, kehindeh willey ... pour créer des collisions entre l’histoire de l’art et la la culture populaire et proposer un dialogue avec les œuvres qui laisse à tout un chacun assez de marge pour le rêve et l'évasion. Cette sorte de superposition où s’entremêlent récit personnel et mémoire collective permet à l’artiste d’aborder différentes représentations du pouvoir et de mettre en avant la façon dont celui-ci peut être fabriqué artificiellement par un peintre.

L'humain est au centre de son désir d'expression et il l'aborde souvent par le nu pour sublimer, interroger, confondre, subvertir et divertir en questionnant des sujets sociétaux dans des interprétations afro glamourisées et détournées tirés d'images mythologiques, mythiques, sans frontières.Un clin d'œil satyrique aux  déficits de représentation qui l'ont marqué enfant et au processus d’identification ancrés dans l'inconscient collectif. Ses oeuvres mêlent anthropomorphisme, manierisme et symbolisme sans créer une rupture nette avec le réel.Les décors de ses compositions sont oniriques, la plastique des corps est voluptueuse, les ports sont altiers, les regards fiers et aguichants et l'attitude énigmatique.

En résulte une allégorie joyeuse et colorée qui se sert des stéréotypes pour mieux les déconstruire en les propulsant dans une dimension, poétique ludique et politique toujours avec un semblant de légèreté et parfois la cruauté des contes pour enfants.