Investir dans la créativité africaine : expériences d’Afrique Créative & perspectives pour l’investissement culturel

Depuis 2019, le programme Afrique Créative, initié et financé par l’Agence Française de Développement (AFD) et mis en œuvre par Africalia avec ses partenaires I&P Conseil, Zhu Culture, Bayimba et Tshimologong, accompagne des entrepreneurs culturels et créatifs dans douze pays africains. L’appui offert dépasse largement le simple financement : il repose sur un mentorat créatif et entrepreneurial, des formations intensives, un coaching sur mesure et une mise en réseau internationale. Un accent particulier est mis sur la préparation à la levée de fonds. Même lorsque les entreprises ne cherchent pas immédiatement des capitaux, elles apprennent à structurer leur modèle économique, à dialoguer avec des investisseurs et à comprendre leurs attentes. Cette dimension est essentielle, car elle permet aux entrepreneurs de consolider leurs activités et d’être mieux armés pour accéder à des financements additionnels et accélérer leur passage à l’échelle.

L’expérience d’Afrique Créative révèle ainsi un paysage de financement en pleine transformation. Longtemps dominé par des subventions ponctuelles venant du secteur culturel, ce paysage s’élargit désormais à de nouveaux acteurs, qu’il s’agisse d’investisseurs privés, de banques, de fonds d’impact ou d’agences de développement. Pourtant, les outils financiers existants ne répondent pas encore pleinement aux besoins spécifiques des ICC africaines, dont les cycles de rentabilité sont plus longs et dont la valeur repose largement sur la propriété intellectuelle. Pour être efficaces, les mécanismes de financement doivent évoluer vers plus de capital patient, de financements mixtes et d’instruments adaptés à la réalité des entreprises créatives.

C’est précisément le rôle du livret de plaidoyer « Quelles perspectives pour l’investissement dans les ICC en Afrique ? », publié en 2025 par l’AFD avec Africalia. Construit à partir des enseignements du programme et d’une analyse du secteur, il montre que les ICC sont à la fois un puissant levier de développement économique et un vecteur de cohésion sociale, d’inclusion des jeunes et des femmes et de rayonnement culturel. Il identifie les lacunes qui freinent encore les entrepreneurs et propose des solutions concrètes, en soulignant l’importance de renforcer les incubateurs et les accélérateurs pour préparer les entreprises à l’investissement, de diversifier les instruments financiers disponibles et de créer un dialogue plus fluide entre créatifs et investisseurs.

Ce panel propose de croiser les expériences des acteurs d’Afrique Créative avec les recommandations stratégiques du plaidoyer, afin d’illustrer comment l’offre de financement peut mieux répondre aux besoins du terrain. En réunissant témoignages, analyses et perspectives, il met en évidence une conviction forte : soutenir les ICC africaines, c’est investir dans l’avenir du continent, à la fois culturel, économique et sociétal.

Panel :

Gaelle Mareuge, Chargée de mission Industries culturelles et créatives à l’Agence française de développement, Paris, France  (Modératrice)

Luc Mayitoukou, Directeur de Zhu Culture, Dakar, Sénégal

Awatef Mosbeh, Directrice de Morbiket, Tunis, Tunisie.

Adia Gnacko, Directrice des programmes d’accompagnement de l’incubateur Concrée, Dakar, Sénégal

Yacine Simporé, Fondatrice et directrice de Kerawa Partners, Paris, France

Partenaires : AFD, Africalia